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qu’elle apporte de confort et de facilités matérielles à l’existence, à ce peuple convaincu de la supériorité morale de la sienne, de son universalité, de sa pérennité assurée par son écriture, cette force singulière et incomparable qui faisait dire par un Chinois au comte Sforza : « L’histoire des peuples occidentaux se répète constamment chez chacun d’eux : grandeur et décadence des Grecs, grandeur et décadence de Rome, grandeur et décadence des Arabes. Ce phénomène doit être expliqué en partie par l’excessive fluidité de l’écriture alphabétique, sur laquelle on ne peut pas compter pour conserver les idées solides. Les contenus intellectuels de ces peuples peuvent être comparés à des cataractes et des cascades plutôt qu’à des mers et des océans. Il n’y a pas de peuples qui soient plus riches d’idées qu’eux. Il n’y en a pas qui soient plus prêts à abandonner leurs idées. Par contre, le caractère chinois est, en tant que forteresse d’idées et de vérités, invulnérable à toutes les tempêtes ; il a protégé la civilisation chinoise pour plus de quarante siècles. Il est solide, carré ; magnifique, comme l’esprit qu’il représente ».

Et l’homme d’état italien faisait suivre sa citation de cette réflexion : « Voilà de l’orgueil solide, carré, magnifique, d’un tout autre métal que nos vanités de clochers. Inconsciemment ou non, les