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rien n’était prêt, où rien n’avait même préparé de transition. Sans doute, les réformes avaient été envisagées par quelques hommes depuis un certain temps, mais beaucoup plus nombreux étaient ceux qui s’y opposaient, et d’ailleurs ce que proposaient les réformateurs n’offrait ni la précision ni l’embryon de réalisation indispensables à toute entreprise de ce genre. Et surtout, ces derniers conservaient malgré tout des idées qui n’étaient pas en harmonie avec l’œuvre qu’ils prétendaient mener à bien. Il fallut qu’une impulsion de caractère plus positif et plus tranché fût enfin donnée à des projets qui jusque là ne valaient que par leur intention. Après quoi, le problème s’éclaira et se développa dans la mesure et au rythme qu’il pouvait avoir en Chine.

C’est toujours une tâche assez ingrate que de rechercher dans le chaos d’un changement de régime les causes matérielles et psychologiques qui ont supprimé certains usages devenus routiniers et en ont amené d’autres ; mais peut-être cette tâche est-elle plus malaisée encore lorsqu’il s’agit d’un pays comme la Chine dont les habitants sont si différents de nous et d’un sujet aussi particulier que celui qui nous occupe.

C’est pourtant cette tâche que nous assumons ici avec le désir de contribuer à éclairer les personnes qui s’intéressent aux affaires d’Extrême-Orient et