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formule qui tend à s’établir dans tous les grands pays de matières premières[1].

Enfin l’élite se vante aujourd’hui d’avoir à son actif depuis août 1943 le retour des concessions étrangères à la Chine.

Il y a longtemps que nous avions prévu ce retour[2]. Si justifié qu’ait pu être autrefois l’ensemble des privilèges des Blancs en Chine : exterritorialité, concessions, douanes, gabelle, postes, garnisons, il nous apparaissait que ces privilèges concédés entre 1842 et 1901 étaient irrévocablement condamnés parce qu’ils allaient à l’encontre de l’esprit du jour plus encore qu’à cause de l’évolution des Chinois. Certes, écrivions-nous alors, des procédés fondés sur la nécessité de garantir la sécurité des personnes et des biens peuvent en retarder plus ou moins longtemps l’abolition, mais celle-ci ne sautait faire de doute, en dépit des criailleries des uns et des solennelles protestations des autres. Nous n’avons pas à examiner ici les arguments que l’on a fait valoir pour le maintien des privilèges

  1. « La forme du gouvernement a changé, mais la bienveillance de l’État pour les choses de la terre s’est perpétuée. On peut voir encore aujourd’hui certains dignitaires du gouvernement de la république chinoise, revêtir des uniformes officiels dont les broderies d’or représentent des épis de blé, et le nouveau régime a créé une décoration : l’ordre de la bonne céréale ou de l’épi d’or. » (Georges Dubarbier, La Chine contemporaine, p. 274, Genthner).
  2. Voir notre ouvrage : La Chine et le Pacifique, p. 175 (Fayard).