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des cérémonies obligatoires faisant partie du rituel du Kouo-Min-Tang eurent lieu en son honneur dans les casernes, les ministères, les bureaux des administrations provinciales et les écoles : le maître, le chef, lisaient le testament de Sun Yat Sen, puis trois profondes salutations (K’oteau) devant son effigie, le tout se terminant par ces mots : « Combattez, camarades, pour abolir les traités inégaux ! » Et l’on se mettait au travail. C’est assez pour qu’une idée vive. Ce culte extérieur est aujourd’hui relâché, mais l’idée vit.

Cependant l’œuvre de Sun Yat Sen n’a pas été celle d’un constructeur, d’un chef d’État, dont il n’avait pas l’étoffe au dire de la grande majorité des étrangers qui l’ont bien connu. Les trois Min, c’est-à-dire les trois principes du peuple qu’il a posés, comme tout ce qu’il a publié, comme tout ce qu’il a prêché, n’auraient pas créé, nous le répétons, de véritable mouvement si d’autres causes n’y avaient collaboré. « Schématiquement résumées, ses idées présentent un amalgame de notions empruntées à Montesquieu, au droit constitutionnel anglo-américain, à la Chine impériale[1] ».

Les trois Min qui composent ce que l’on a voulu appeler sa doctrine peuvent être formulés de la

  1. Jean Escarra, op. cit, p. 164.