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civilisation matérielle de l’Occident avivée par les succès japonais contre les Russes, les idées subversives que les Jeunes Chinois instruits au Japon, en Europe ou en Amérique rapportaient de leur séjour à l’étranger, créaient une atmosphère favorable à un mouvement révolutionnaire. Les sociétés secrètes qui pullulaient en Chine et qui travaillaient depuis longtemps au renversement de la dynastie sans la moindre coordination, reçurent de ces novateurs un programme de liberté et de réformes qui donna à leur action une unité qu’elle n’avait pas.

D’autre part, le gouvernement mandchou fortement amoindri, humilié par les étrangers, cherchait depuis quelques années à se relever par des réformes subies plutôt qu’acceptées par lui. Il construisait des chemins de fer, prohibait l’usage de l’opium afin de se donner une apparence de moralité. « Mais ses efforts même pour échapper à l’abime vers lequel il se précipitait, allaient lui créer des ennemis parmi les vieux Chinois. Les chemins de fer ruinaient les auberges et les marchands qui vivaient des mandarins et de la suite nombreuse qui les accompagnait dans leurs pérégrinations sut les grandes routes de Chine ; les anciens cultivateurs du pavot, source de l’opium, s’empressèrent dans le Yunnan, de se joindre aux rebelles et de reprendre la culture de la plante proscrite