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demande la convocation d’une Chambre élue et un régime constitutionnel. Devant les atermoiements de la Cour, la révolte éclate. Le 11 octobre 1917, les insurgés, maîtres de la basse vallée du Yang-Tsé, de Chang-Hai à Hankéou, organisent à Ou-Tchang qui n’est séparée de cette dernière ville que par le fleuve, un gouvernement provisoire républicain présidé, en l’absence de Sun Yat Sen toujours en Amérique, par Li Huang Hong, leur général. À ces nouvelles, l’insurrection éclate à Canton, entraînant toute la Chine du sud, et en même temps au Seutchouen, la grande province occidentale, qui jusque là était demeurée calme.

Le régent effrayé rappelle Yuan Che Kaï qu’il avait écarté dès son arrivée au pouvoir. Celui-ci reprend Hankéou, mais au lieu de chercher à écraser les insurgés, il se sert d’eux contre la dynastie ; il affole les princes mandchous en leur déclarant que seule la démission du régent les calmerait.

C’est alors seulement que Sun revient des États-Unis. Malgré sa longue absence et les échecs répétés de ses tentatives révolutionnaires suscitées par sa propagande, on le reçoit triomphalement. Il fallait à la évolution un homme représentatif, et par son passé de propagandiste errant dont la tête avait été mise à prix par le gouvernement impérial, il était plus désigné que tout autre pour être cet homme.