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lui faisait signer le 2 septembre 1905 un décret supprimant l’antique système des examens, pierre angulaire de l’administration, et la décidait à envoyer des gens en Occident étudier les différents systèmes d’administration. Mais les conservateurs réagissent : Yuan Che Kai doit se retirer à Tien-Tsin au milieu de son armée. Les réformateurs semblent une seconde fois réduits à l’impuissance.

Cependant le Kouo-Min-Tang déploie une activité fébrile. Au milieu de juillet 1906, la révolte couve dans le sud. Grâce à la famine, elle recrute des adeptes chaque jour plus nombreux. Un décret du premier septembre annonce l’intention du gouvernement impérial de « se préparer à établir un gouvernement constitutionnel » quand les réformes urgentes seraient réalisées, c’est-à-dire au bout de quelques années. Les naïfs célèbrent cette première promesse par des fêtes, mais les révolutionnaires manifestent leur méfiance dans de violents articles. Sun Yat Sen déchaîné se dépense en discours contre les Mandchous. Vers la fin de mai 1907 l’insurrection éclate simultanément dans six provinces.

« Tseu-Hi comprend que la répression ne suffira pas. Elle appelle au pouvoir celui-là même que les conservateurs avaient réussi à écarter peu de temps auparavant : Yuan Che Kaï. Elle décide en outre que « suivant les vœux du peuple, un Sénat et une