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la possibilité de se gouverner par lui-même, établir un régime républicain, réaliser l’idée d’un état socialiste : tel est notre programme. »

Dans l’idée de Sun Vat Sen une ère nouvelle allait s’ouvrir non seulement pour la Chine, mais pour le « genre humain », car la paix universelle, pensait-il, suivrait sûrement la régénération de celle-ci, l’activité économique des pays civilisés y trouvant « un champ si grand qu’on n’avait pas osé le rêver » ; tandis qu’au contraire, « la corruption et la faiblesse du gouvernement mandchou menaçaient de détruire l’équilibre politique mondial et d’entraîner la Chine à la ruine ».

La jeunesse étudiante chinoise répondit avec enthousiasme. Les conceptions prudentes de Kang Yeou Wei et de Lean Ki Tchao furent délaissées, tournées en dérision même. Ce n’était plus « une amélioration réformiste », mais un « changement révolutionnaire », à l’aide de mesures pacifiques si possible ou violentes s’il le fallait, que voulaient les partisans de Sun, membres du Kouo-Min-Tang. Ceux-ci se comptaient à présent par milliers, avaient des bureaux de propagande, possédaient de l’argent et des armes.

Cependant, plusieurs années se passent avant que la révolution éclatât. Pendant ce temps, Yuan Che Kai s’imposait de plus en plus à Tseu-Hi,