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élevé et façonné aux méthodes d’instruction des Européens.

De bonne heure, la politique le passionna et l’idée de renverser la dynastie naquit en lui et ne le quitta plus. Mais à la différence de Kang Yeou Wei et de Leang Ki Tchao, qui voulaient obtenir les réformes de l’empereur lui-même, à la différence de Leang Ki Tchao qui plus tard voulait seulement le remplacement de la dynastie mandchoue par une dynastie nationale, Sun Yat Sen, lui, voulait la République.

Il songe alors à créer un parti selon ses idées. Pour en former les cadres, il s’adresse aux sociétés secrètes qui sont nombreuses en Chine et qui ont jusqu’en Europe de curieuses ramifications. À l’étranger, ses agents et porte-paroles, sont les étudiants chinois. En 1895, il profite des circonstances malheureuses où la victoire du Japon a mis la Chine pour tenter un soulèvement antidynastique à Canton. Il échoue et s’enfuit à Macao puis à Hong-Kong d’où il rejoint son frère à Honolulu. De là, il se rend à New-York puis à Londres, où le 11 octobre 1896, il est saisi par le personnel de la légation de Chine qui le relaxe sur les instances du gouvernement anglais. Il part alors pour le Japon.

À la fin de 1900, la répression de l’insurrection des Boxeurs, la fuite de la Cour de Pékin, lui