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çaient les privilèges ne tardèrent pas, Tseu-Hi en tête qui ignorait tout de l’Occident et qui ne pouvait supporter que son neveu prit la moindre initiative, à se dresser contre les réformes et les réformateurs. Ceux-ci furent saisis et exécutés à l’exception de Kang Yeou Wei et Leang Ki Tchao son disciple qui se réfugièrent à temps à l’Ambassade d’Angleterre d’où ils gagnèrent secrètement le Japon. Kouang-Siu fut déclaré par sa tante faible d’esprit et séquestré dans un kiosque au milieu du Lac du Nord qui bordait l’enceinte de la Ville Interdite. Il ne fut pas détrôné expressément, mais Tseu-Hi régna sous son nom et son premier soin fut de casser les décrets de réformes. Sa xénophobie s’exaspéra et l’affaire des Boxeurs[1] en 1900 montra à quel degré elle était arrivée. Encouragé d’abord secrètement par la Cour, ce soulèvement de xénophobes finit par l’être ouvertement. Le ministre d’Allemagne fut assassiné.

La réaction contre les réformes atteignait ainsi en quelque sorte son point culminant.

Malgré tout la forteresse des traditions chinoises avait reçu un premier choc, subi un commencement d’ébranlement. Ce fut d’abord la répression même de l’affaire des Boxeurs par une expédition interna-

  1. Société des Kinan-fei où des Poings, d’où l’on a fait Boxeurs.