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togæ. Ceux-ci passaient un examen littéraire calqué sur celui des Wen, mais en outre il leur fallait savoir tirer à l’arc et jongler à pied ou à cheval.

Ainsi fut formée l’élite jusque dans la Chine impériale de notre temps. Élite exclusivement littéraire, très peu préparée aux conditions de la politique internationale, bonne tout au plus à diriger des masses paisibles, travailleuses et sans curiosité de ce qui se passait au-delà de leurs occupations quotidiennes, sans autre ambition que celle de récoltes suffisantes, de vêtements chauds l’hiver et soucieuses seulement d’entretenir à cette fin avec les bons et les mauvais esprits, les rapports qui convenaient. Élite qui vivait dans un monde à part, très au-dessus du peuple malgré des tendances démocratiques très anciennes auxquelles les mandarins d’extraction modeste devaient leur élévation.

On a souvent confondu à l’étranger, soit dit en passant, les tendances démocratiques des Chinois, qui tiennent à des vertus propres à leur civilisation avec les institutions d’une république européenne quelconque. Nous sommes d’avis avec le professeur Jean Escarra, conseiller du gouvernement chinois, que l’on est encore loin en Chine des institutions républicaines « au sens technique de l’expression ».

L’élite avait pour idéal de collaborer avec le