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Tous les trois ans avait lieu à Pékin le grand concours des Han Lin auquel seul les Tsing-Tse pouvaient prendre part. Han-Lin veut dire « Forêt de Pinceaux », forêt étant pris dans le sens de nombreux et pinceaux dans le sens de style : l’homme aux styles nombreux, l’homme de lettres.

Comme pour tous les concours, les candidats étaient mis en loge trois jours et trois nuits, sans aucune communication avec l’extérieur ; on les installait dans de longues galeries construites spécialement à cet effet et divisées en petites cellules, dont les uniques fenêtres donnaient toutes du même côté sur une grande tour d’observation afin d’éviter les fraudes et où étaient affichés en gros caractères, visibles de toutes les cellules, les thèmes de concours : dissertation philosophique, amplification de maximes de morale, sujet de poésie. Il n’y avait qu’une cinquantaine de reçus pour tout l’Empire. Les Han- Lin formaient une Académie, le Han-Lin-Yuen qui s’occupait uniquement de l’étude approfondie de la langue, de la littérature, de la poésie et de l’histoire chinoise.

Reçus leurs examens, les lettrés étaient nommés fonctionnaires ou pouvaient l’être. Ils constituaient l’élite proprement dite, celle des Wen. Mais il en existait une autre, celle des Wou, c’est-à-dire des militaires, qui le cédait à la première, cedant arma