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s’accomplit sous l’influence d’une force irrésistible ; elle s’opère régulièrement tant que l’homme n’y apporte pas de troubles.

Cette philosophie a eu les conséquences pratiques suivantes : l’homme s’abandonne à la fatalité, laisse les choses suivre leur cours. Il n’est plus qu’un spectateur qui ne prend point part aux combats de la vie. Le gouvernement, agissant d’après les mêmes principes, ne cherche ni à instruire le peuple, ni à le rendre meilleur. Il ne donne pas aux hommes le savoir qui suscite les désirs, mais il le maintient dans une heureuse apathie. Seul, le Souverain aussi mystérieux et inexorable que les lois de la matière sait dans quel but il emploie les récompenses et les châtiments.

Tout cela devait faciliter l’établissement de l’empire absolu.

On ne retrouve pas, dans le taoïsme cette recherche de la réalisation de l’ordre universel prêchée par Confucius, c’est-à-dire la perfection humaine au moyen de la culture de l’individu, puis de l’organisation de la famille, enfin du gouvernement pout aboutir à la pacification du monde. Le culte des ancêtres y est même condamné. Seules la pratique du détachement, la suppression de tout désir, le « non-être » y rappellent la terne prudence de la « voie moyenne » de Confucius. « La