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ou son ministre était un kiun-tseu, il maintenait ou rétablissait par sa vertu l’ordre universel.

En somme, le système de Confucius, sinon tel qu’il l’avait conçu lui-même, du moins comme son école l’enseignait, était une morale aristocratique.

La doctrine du Sage est en effet moins une philosophie qu’une simple morale, « une mise en pratique de théories sans grande hauteur d’esprit », a écrit Henri Cordier ; elle fut suivie des œuvres de Lao-Tseu (570-490) et de Mo-tseu ou Mo-ti (490-415), pour ne citer que les deux principaux philosophes de son temps qui firent école[1]. On attribue au premier le Tao Té King, texte fondamental du taoïsme.

Le Tao (littéralement : chemin, voie) est le principe spontané d’où tout dérive sur la terre et dans le ciel la force cosmique suprême et dernière. « Avant le Ciel et la Terre, il existait une substance, un être sans forme. » La vie se déroule suivant une évolution circulaire. La naissance est la sortie, la mort est le retour. La vie et la mort ne sont que des phases dans le grand mouvement cosmique qui, outre les hommes, entraîne tous les autres êtres. Rien n’est éternel, sauf l’esprit qui dirige tout ce qui est. La transformation, disons l’évolution du monde,

  1. Les dates traditionnelles que nous donnons ici doivent être acceptées avec les réserves d’usage.