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il en fit une sélection pour ses élèves, puis il commenta pour eux le traité des Mutations.

Il tint école privée jusqu’à sa mort et ne professa oralement que l’enseignement des Anciens, c’est-à-dire la sagesse traditionnelle des rois dont les hautes physionomies ouvrent l’histoire de la Chine : au troisième millénaire avant Jésus-Christ, Yao, Choen et Yu, au second millénaire Tang Wen Wang et Wou Wang. Il faut découvrir ses idées personnelles dans ce que nous a transmis son école. Les livres qui s’en inspirent devinrent à leur tour classiques, formèrent un canon et furent étudiés par tous ceux qui voulaient participer aux affaires publiques.

L’école de Confucius dont le prestige grandit vite porte dans l’histoire chinoise le nom de Joukia ou école des lettrés[1].

Nous n’avons pas à entrer ici dans le détail de l’enseignement confuciiste. Il suffit que nous sachions que c’est dans cet enseignement que les lettrés allèrent chercher la sagesse et qu’il ne s’adressait pas au vulgaire. Il ne s’adressait qu’aux futurs maîtres du peuple et n’avait d’effet utile que si l’Homme Supérieur (kiun-tseu) qu’il tendait à former devenait l’un de ceux-ci. Le bien du pays ne pouvait venir que d’en-haut. Si donc le prince

  1. Jou, homme à favoris. Les nombreux scribes attachés à l’administration portaient leur barbe.