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son nom dynastique, le « titre de période » (nien-hao) qu’il donna à son règne sert encore aux Occidentaux : Ts’in, dont ils ont fait Chine. Il s’attribua en outre le nom de Che Houang-ti, le premier empereur.

Pourtant, sa mémoire a été vouée à l’exécration de son peuple par les lettrés dont il a voulu détruire la caste. Lorsqu’il réalisa l’unité chinoise, son esprit de réforme dressa naturellement les lettrés contre lui. Irrité par cette opposition, il accepta la proposition que lui fit un de ses conseillers de brûler purement et simplement tous les classiques sur lesquels s’appuyaient les lettrés pour dénigrer le présent, exalter le passé et discréditer aux yeux du peuple les réformes du Souverain. Les livres furent brûlés, les lettrés poursuivis ; mais après sa mort, ses successeurs laissèrent ces derniers reprendre leur influence. Confucius les y aida grandement et c’est à partit de ce temps-là que celui qui, plus tard, devait par décret impérial, avoir son temple et être appelé « Sage des Sages », devint leur maître à leur tour et pour toujours. La caste des lettrés, ne cessa alors de prospérer et de prendre chaque jour une place plus importante à la direction des affaires.

« Ce qu’on sait du vrai Confucius historique[1]

  1. Confucius : nom latinisé de Kong-Fou Tseu.