Page:Duboscq - L'élite chinoise, 1945.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nement de la Chine. Ce Ministère fut l’organe régulateur de la bureaucratie. Il enregistrait la candidature perpétuelle des fonctionnaires à un degré supérieur de la hiérarchie. Sans limite d’âge, ceux-ci pouvaient se présenter à des examens de plus en plus difficiles pour avoir accès à un grade plus élevé.

Ces examens étaient exclusivement littéraires. Des gens de toute classe pouvaient s’y présenter et par conséquent atteindre aux plus hautes fonctions. Il n’y avait pas de noblesse privilégiée bénéficiaire des charges publiques. Le mode de recrutement des fonctionnaires était ainsi démocratique, mais le fait du prince apportait quelquefois une exception à la règle. D’après les résultats obtenus par un candidat, celui-ci était proposé par le Ministère des Fonctionnaires pour telle ou telle nomination, décoration, etc. C’était un « lettré », personnage auquel les Européens ont donné dans l’exercice de sa fonction, quels que soient son rang et la couleur indicatrice du bouton qui surmontait sa coiffure, l’appellation générique de « mandarin », terme d’origine portugaise (mandar : commander) ; son nom chinois était kouan.

Les lettrés formèrent rapidement une caste qui fit parler d’elle. Sous la dernière dynastie qui régna sur la Chine, la dynastie mandchoue des Tsing, les lettrés tinrent dans leurs mains plus qu’à aucune