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tère des Cérémonies n’était donc pas un simple office du protocole, mais un conservatoire des rites, c’est-à-dire des moyens matériels de traduire et d’assurer cette harmonie. Ne comportait-il pas un bureau de la musique officielle dont Confucius recommandait du point de vue politique de conserver les principes comme un « coin de discipline morale » ?

Il disait : « Une expression sonore lugubre et lente jusqu’à mourir donnera au peuple des pensées de deuil. Une harmonie nombreuse, aisée, large et puissante, donnera au peuple une satisfaction. robuste. Une harmonie grossière, violente, commençant par l’abondance mais finissant par la confusion, rendra le peuple dur et hargneux. Une harmonie limpide, correcte et bien liée rendra le peuple respectueux et amène. C’est pourquoi les anciens avaient inventé la musique, les cérémonies et la Politesse, pour être la règle modératrice des hommes ».

Telles sont, en un bref aperçu, les bases de la civilisation paysanne et familiale chinoise qui s’explique d’une part par la géographie et l’état du sol et d’autre part, par la nécessité, pour tirer parti de celui-ci, d’une organisation stabilisée au début dans les limites réduites aux forces physiques d’un groupe restreint de personnes. Mais vu la permanence de