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doute, mais avec le même caractère religieux. À noter que les cérémonies des fêtes saisonnières et celles du culte des Ancêtres n’étaient pas les seules. Les actes importants de la vie du Souverain et de ses sujets : naissance, prise du bonnet viril, mariage, maladies, guérisons, inondations, sécheresses, en nécessitaient d’autres. Ce fut une véritable religion des cérémonies. Religion assez particulière, mais qui correspondait à l’esprit positif, pratique d’un peuple qui n’éprouva jamais et pas davantage aujourd’hui qu’autrefois le besoin de vérités transcendantes. « La religion, a écrit M. Michel Revon dans son magistral ouvrage Le shintoïsme (Ernest Leroux), est le suprême épanouissement de toute civilisation humaine. C’est en elle qu’un peuple exprime la synthèse de son développement moral ». Le développement moral des Chinois, avec le confuciisme à la base, ne pouvait se synthétiser dans une religion plus expressive, plus conforme à l’esprit de ces derniers.

Qu’on ne s’étonne pas non plus que vu le caractère à la fois religieux et gouvernemental des cérémonies, il y ait eu un Ministère des Cérémonies ou des Rites qui avait une importance particulière et dura jusqu’à la chute de l’Empire. L’accroissement des cérémonies et des rites créait l’harmonie entre l’ordre universel et l’ordre social. Le Minis-