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etc. Pour obtenir de la pluie, le souverain ne se contentait pas d’offrir des victimes, mais il s’accusait publiquement de ses fautes. (On retrouve ce sentiment de contrition jusque dans l’abdication du dernier empereur en 1912). Si la pluie ne tombait pas, c’est que son gouvernement avait cessé de plaire au Seigneur d’En-haut. Si la pluie tombait, la vie religieuse se calmait ; des cérémonies qui en fait la constituaient à elles seules, il n’était plus question, tout le temps était pris par les travaux des champs. Toutefois au troisième mois d’automne un grand sacrifice, à l’inverse du kiao du printemps qui avait préludé à l’abandon des villages par les paysans, préparait le retour de ceux-ci dans leurs maisons. Un suovetaurile, (tai-lao), était offert par le Souverain au Dieu du Sol ; le taureau immolé était noir.

Indispensables étaient ces cérémonies qui assuraient l’équilibre de la Chine en en faisant une vaste famille. « Les cérémonies, dit Confucius, il est impossible de les négliger, car sans elles rien ne prospère et l’on n’obtient rien. Cette maxime, il faut la redire et l’affirmer. »

En accomplissant les rites de ces cérémonies, le souverain entendait amener par son exemple ses sujets à vivre selon les lois dérivées de l’ordre universel qui régissait à la fois le monde et les hommes.