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Seigneur d’En-haut, Chang-ti, sur la butte ronde qui lui était consacrée, le souverain faisait la cérémonie du labourage et traçait trois sillons ; ses grands dignitaires, les nobles et enfin les paysans complétaient le labourage des mille arpents de Chang-ti. À partir de ce moment, les travaux des champs pouvaient commencer après toutefois que les chefs des villages avaient accompli des cérémonies du même genre.

Ainsi s’ouvrait, en même temps que l’année agricole, l’année religieuse, par une série de cérémonies qui descendaient du souverain jusqu’au peuple. Elle se continuait par la cérémonie de l’établissement de l’Été et toute la vie religieuse de la Chine était rattachée à la vie agricole.

L’importance qu’avait la pluie dans les immenses régions sèches de la Chine donnait lieu à des cérémonies où les rapports de la conduite personnelle du souverain et de la marche de l’univers apparaissaient le mieux. Tout ce culte en effet était destiné à aider au mouvement régulier du monde et en particulier à la marche des saisons. Aussi n’était-il exercé que par ceux qui ayant une charge administrative avaient une responsabilité dans les affaires publiques et d’abord par le souverain qui était le premier à labourer, à se vêtir d’habits chauds ou légers, à chasser, à manger des fruits de la saison