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terrains partagés en neuf carrés plus petits dont huit, appelés champs privés (sseu t’ien), étaient donnés chacun à un chef de famille pour sa nourriture et son entretien, à charge de cultiver en commun entre eux huit le neuvième lot, celui du centre, le champ commun (kong t’ien), dont les produits revenaient au seigneur. Ces terres, le paysan les cultivait mais ne les possédait pas : elles appartenaient au seigneur ; le terme de « champs privés » ne doit pas faire illusion[1] ».

En été, les paysans abandonnaient complètement le village et allaient s’installer dans le champ commun du tsing. Alors qu’en hiver chaque famille vivait recluse dans sa maison, en été tout au contraire, le groupe familial se perdait dans la communauté. Au printemps et en automne, les deux genres de vie s’entremêlaient.

Le chef du village et plus tard, avons-nous dit, le souverain lui-même déterminaient la collaboration de l’homme avec la nature, la concordance, le lien mystique entre le Ciel et la Terre. Pour cela, ils accomplissaient certaines cérémonies dont la première consistait à rouvrir, au printemps, les travaux des champs.

Après avoir fait le grand sacrifice (kiao) au

  1. Henri Maspero, op. cit, p. 108 et suiv.