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le cycle ancestral ou des fêtes du culte des ancêtres. Ce culte résidait dans des offrandes qui continuaient à faire participer à la vie de la famille le défunt représenté par sa tablette funéraire, laquelle était placée dans la maison, à côté des semences.

Par ce culte s’exprimait la piété filiale qui d’ailleurs ne s’adressait pas seulement aux morts, mais commençait pendant la vie de l’ancêtre et le préparait à sa précellence future par des hommages, des « politesses »[1].

« Les différents sentiments d’amour dans la famille, enseigne Confucius, les différents degrés de vénération pour les Sages, ont donné naissance à la Politesse, aux cérémonies ». Et il précise ainsi : « Quand les parents sont vivants, les servir et traiter selon la Politesse. Quand ils sont morts, les inhumer selon la Politesse et faire des oblations selon la Politesse ».

« À vrai dire, écrit M. Henri Maspero, le culte des Ancêtres était de chaque jour et de chaque instant ; il remplissait l’existence de menues pratiques ; avant chaque repas, le père de famille faisait une libation et offrait une bouchée aux ancêtres,

  1. Le caractère chinois li est formé de « chants, vases, influx célestes ». Il fut employé d’abord pour les cérémonies, rites, manifestations extérieures des sentiments de politesse puis on l’employa par déviation pour « cadeaux ».