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l’affranchit peu à peu de ce « caractère antique et provisoire, délabré, hasardeux, lacunaire » que lui trouvait Claudel, et la rend internationalement sociable.

Mais l’œuvre éducatrice de la France ne se réduit pas à l’enseignement qu’elle donne en Chine ; elle comporte également celui qu’elle donne aux Chinois sur son propre territoire. Moins marqués par la rééducation que ceux qui reviennent d’Amérique, les étudiants qui reviennent de chez nous n’ont ni cette suffisance ni ce dénigrement qui distinguent les premiers. Ils ont comme on l’a dit avec esprit « un léger débraillé très franco-chinois, le sens de la combine, le goût des phrases creuses et des discours pompeux. »[1] Docteurs en droit, docteurs ès-lettres, ils abondent dans les bureaux de l’Administration. Leur désir de faire une nation ne diminue pas l’opinion qu’ils ont de la primauté de leur civilisation. Maintes fois nous avons pu constater qu’ils conservaient cette opinion au fond d’eux-mêmes. Le programme de « La Vie Nouvelle » de Tchiang- Kaï-Chek en fournit du reste la preuve.[2] Et nous n’y voyons aucun inconvénient.

Paris et Lyon sont pour les Chinois les deux centres les plus fréquentés en France. Ensuite

  1. Chadourne, La Chine (Plon).
  2. Supra, p. 90.