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surtout parce que les Chinois considèrent qu’ils y apprennent autre chose qu’une langue, mais une manière de penser qui les élève à leurs propres yeux, qu’ils s’y instruisent d’autre chose que de techniques, mais aussi d’idées qu’ils aiment ; qu’ils y acquièrent enfin, non seulement des connaissances utilisables dans des emplois rémunérés, mais encore un capital qui vaut en soi et que personne ne pourra leur disputer.

Ces considérations ont leur valeur. Elles expliquent d’abord l’influence morale que la France a exercée et détient encore à présent envers et contre tout, sur la jeunesse de Chine qui constitue déjà et est appelée à grossir l’élite de ce pays. Elles montrent ensuite la direction que doit y prendre notre effort, effort moral et intellectuel ; avant tout effort d’éducateur que beaucoup de Chinois apprécieront, dont beaucoup nous savent gré, que nombre d’étrangers reconnaissent fructueux, utile à tout le monde, propre à préparer justement une nation avec laquelle les rapports seront d’autant plus aisés qu’ils ressembleront à ceux que l’on entretient généralement avec les autres nations. Effort qui aide en effet la Chine à passer de l’idée de civilisation à celle de nation, qui correspond par conséquent à l’idéal actuel de sa jeunesse, délimite ses horizons en précisant ses intérêts,