Page:Duboscq - L'élite chinoise, 1945.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

temps aux déboires que leur trop fraîche expérience leur réserve.

D’autre part, la perte de leurs privilèges peut causer pour le même temps un certain préjudice aux Blancs.

Dans ces conditions, des relations intellectuelles entre ces derniers et les Asiatiques sont sans doute le meilleur moyen, sinon d’aplanir complètement les difficultés qui résulteront pour les uns et les autres du nouvel état de choses, du moins d’éviter les frictions entre eux.

D’aucuns parmi nous n’ont voulu voir que xénophobie dans l’attitude nouvelle des Asiatiques à notre égard. Certes il est indéniable que cette attitude provient de la rencontre délicate de deux races différentes. Cependant, une autre raison existe. Ces peuples reprennent conscience d’eux-mêmes ; ils se réveillent après être restés longtemps endormis ; tout en nous imitant, ils revivent leur passé, ils évoquent leur civilisation millénaire, les fastes de leur Histoire ; l’orgueil soulève leur poitrine et le besoin d’indépendance s’impose furieusement à eux.

En fait, notre enseignement a abouti à éveiller chez les Asiatiques le goût de l’indépendance. L’œuvre est accomplie. Soyons logiques avec nous-mêmes, acceptons-en les conséquences, félicitons--