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ses peintres ont naturellement éprouvé dans leur domaine le besoin d’un changement. Là s’arrête évidemment leur action, mais elle est manifeste. Trop de peintres chinois sont déjà passés par les capitales européennes depuis 1912, y ont produit trop d’œuvres caractéristiques pour qu’il soit permis d’en douter.

Et maintenant, que peut-on espérer de la nouvelle peinture chinoise ? Nous ne parlons pas de celle qui n’est plus de la peinture chinoise, qui est de la peinture européenne exécutée par des Chinois, mais de celle qui, tout en employant ces choses nouvelles pour elle, telles que la perspective, le clair-obscur, les jeux des ombres et de la lumière a conservé certains caractères qui la rappellent d’emblée ? De celle-là, nous pouvons affirmer que nous avons vu d’excellents spécimens qui s’imposaient autant par le faire, la technique que par l’émotion esthétique qui s’en dégageait.

Et c’est là précisément le critérium suprême de la valeur d’une œuvre d’art, quel qu’en soit le style !

Or cette émotion ne se dégage d’une œuvre que si elle est vivante, si elle est la vie même en fonction et à la mesure de l’homme, en un mot si elle a une valeur humaine, un coefficient d’humanité qui est comme un miroir où l’homme peut se retrouver, où ce qui est éternel en lui trouve un écho.