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occidentale, des sujets inaccoutumés traités sans expérience, sans le minimum de connaissance scientifique de la structure du corps humain, etc. ?

À toutes ces questions, les œuvres modernes répondent.

Nous avons suivi depuis de longues années les productions des peintres chinois qui sont venus travailler en France. Il nous à donc été facile de constater l’évolution qui s’est opérée dans la conception de leur art, soit qu’ils recherchent un compromis avec la nôtre, soit qu’ils abandonnent totalement la leur. Ainsi, le changement d’idéal de la Jeune Chine entraînait bien, comme c’était à prévoir, une modification dans l’expression la plus complète de sa sensibilité. De même que le changement d’idéal existait à des degrés qui différaient avec les individus, de même suivant le tempérament des artistes, l’œuvre peinte prenait un caractère plus ou moins accentué d’évolution et l’on remarquait ou bien un style nettement européen, ou bien, le plus souvent, une manière de transition d’un effet assez singulier et quelquefois heureux.

À parler franc, nous éprouvons toujours un regret à constater l’abandon pur et simple par un peintre chinois des règles de la peinture chinoise qui est un art subtil et complet, non pas tant à cause de l’ignorance qu’il montre trop souvent de celles de