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raient à le démontrer, mais les faits eux-mêmes prouvent d’abord que la femme chinoise est capable même très jeune, de tenir les mêmes emplois publics et privés que les hommes, et qu’ensuite son rôle social va se développant. Cela peut avoir, on le comprend, de grandes conséquences pour l’avenir du pays à cause des changements que cela entraîne dans les rapports des parents avec leur fille, la naissance de celle-ci n’étant plus considérée par eux comme un malheur, et dans les rapports du mari avec son épouse, celle-ci n’étant plus pour lui un être inférieur, un simple jouet.

Nous appellerons femmes modernes, des femmes qui s’habillent à l’européenne ou ont modernisé assez élégamment le costume traditionnel, qui coupent leurs cheveux, pratiquent les sports et en prennent à leur aise avec les traditions familiales.

Ce « modernisme » est peu à peu consacré par la loi. Le parti Kouo-Min-Tang, pour des raisons politiques, fut dès le principe, favorable à l’émancipation des femmes et proclama le dogme de l’égalité des sexes. Alors que les fiançailles avaient toujours été arrangées par les parents avec l’aide d’un devin sans l’avis des intéressés, le Code déclare à présent que les enfants peuvent se marier selon leur gré. En matière de succession, alors qu’autrefois le fils