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AVERTISSEMENT



Des lecteurs m’ont demandé de grouper mes chroniques du Temps sur la politique d’Extrême-Orient. Je me tiens pour honoré d’avoir été sollicité de façon si flatteuse, mais ce n’est pas sans appréhension que je soumets ce recueil à l’appréciation du public. Si près des événements que soient ces chroniques, elles n’en restent pas moins des vues successives projetées sur l’écran de la politique et qui ne constituent pas le film d’une seule trame que serait un livre composé. Ce qu’elles offrent pourtant de particulier, c’est la vie que leur donne précisément l’actualité sans cesse renouvelée qu’elles contiennent et commentent. De l’historien de demain peut-être faciliteront-elles le travail de synthèse ; à l’homme d’État peut-être fourniront-elles des précédents à imiter ou à ne pas suivre.

Mais je songe tout d’abord au lecteur d’aujourd’hui. C’est de lui qu’à mon tour je sollicite audience. Je lui apporte au moins la variété des questions, reflet de la vie politique des deux principaux peuples d’Asie dont le destin a pris depuis quelques années une allure qu’il n’avait jamais eue. Je lui garantis la sincérité de mes commentaires. On ne me fit jamais de meilleur compliment qu’en me reprochant quelquefois de n’être ni pro-chinois ni pro-japonais. Je n’ai jamais désiré qu’être assez moi-même pour n’être ni l’un ni l’autre et je souhaite que le lecteur s’en aperçoive encore.

Depuis 1931 la politique extrême-orientale est dominée par l’action du Japon, mais au moment où nous écrivons, la poussée japonaise en Chine éprouve une résistance sérieuse de la part des Chinois et le conflit sino-japonais bat son plein. On s’étonnera