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sociales qu’on ignore encore ici, mais que nous connaissons en Europe depuis longtemps ? D’aucuns se demandent alors s’il ne serait pas plus sage d’employer une partie au moins des capitaux qui servent actuellement à créer de toutes pièces une industrie mandchoue, à acheter à l’étranger ce dont le pays a besoin.

Mais ne soyons pas pessimistes. Faisons crédit à l’esprit d’opportunité des Japonais. En ce moment, et peut-être seulement en apparence, cet esprit cède chez certains à la griserie du succès ; mais la plupart des officiels sont d’avis de demander aux étrangers ce que le Japon ne pourra faire lui-même. Ils ont donc conscience que le Japon aura besoin d’aide. En attendant, la capitale du nouvel État, Hsin-King s’élève rapidement. Les ministères, les bâtiments des grandes administrations se construisent ; l’emplacement du palais de l’empereur est désigné, celui des légations est prévu… L’empereur, jusqu’à présent, occupe l’ancien bâtiment de la gabelle en pierre grise, lamentablement triste, de style administratif chinois semi-moderne.

La Chine, bien qu’elle vienne de régler avec le Mandchoukouo la question des douanes, des chemins de fer et de la poste, n’a pas reconnu le nouvel État. On se rappelle que le Salvador seul l’a reconnu officiellement et que l’Union soviétique, en traitant avec lui la cession du chemin de fer de l’Est-Chinois, dorénavant North-Mandchouria-Railway, s’est mise vis-à-vis du Mandchoukouo dans une situation très difficilement définissable. Mais ne nous hasardons pas sur le terrain des subtibilités diplomatiques et revenons aux Chinois.

Des conversations ont lieu entre Nankin et Tokio sur un ton favorable à l’entente économique d’abord que le Japon a en vue entre la République chinoise, le Mandchoukouo et lui. L’élévation des légations chinoise et japonaise à Tokio et à Nankin en ambassades correspond probablement à un résultat de part et d’autre avantageux déjà obtenu par les négociateurs chinois et japonais.

Malgré tout, la question politique du Mandchoukouo reste pendante entre les deux peuples ; mais le cours des affaires n’en est guère gêné. La Chine achète en effet au Mandchoukouo près de deux fois et demie