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LE RAPPROCHEMENT SINO-JAPONAIS ET LES ÉTATS-UNIS
26 Juillet 1934.

On a déjà beaucoup parlé de la conférence navale qui doit avoir lieu l’an prochain et l’on en parlera bien davantage encore d’ici là. Du Japon, en particulier, sont parvenus à ce sujet des télégrammes qui témoignent de peu d’enthousiasme ou qui expriment certaines opinions ou même posent certaines conditions peu encourageantes sinon peu rassurantes.

Les Japonais voient la conférence navale sous l’angle du problème du Pacifique ; les Américains ne la voient d’ailleurs pas autrement. L’indépendance accordée aux Philippines et le voyage du président Roosevelt aux îles Hawaï sont à cet égard assez significatifs. Notre distingué confrère M. W. Morton Fullerton rappelait hier les lignes suivantes, qu’il écrivait l’année dernière « Le problème de la persistante collaboration du peuple américain avec M. Roosevelt n’est pas tant celui de la valeur relative du dollar, ni celui de la stabilité du pouvoir d’achat de la monnaie. Ce problème est fonction des vastes pensées de l’ancien sous-secrétaire à la marine. En un mot, le problème est tout simplement celui du Pacifique... Si je ne me trompe, la parole est au Japon.» Et il ajoutait avec raison : « Voilà une remarque qui fut inintelligible peut-être, lorsque je l’ai faite il y a un an. A l’heure qu’il est, elle devient assurément fort claire. Le président des États-Unis vogue vers Hawaï à bord d’un bâtiment de guerre.»

En somme, les Américains ne s’illusionnent pas; ils savent que la conférence de Washington, l’Immigration Act de 1924, le départ du Japon de Genève et enfin leur reconnaissance du gouvernement de Mos: