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sur Hippocrate. On dit vulgairement que Cesar, s’il revenoit au monde et qu’il vit les armes à feu et les fortifications à la moderne, en un mot les armes dont nous nous servons pour attaquer et pour défendre, seroit bien étonné. Il lui faudroit, ajoute-t-on, recommencer son apprentissage, et le faire même assez long avant qu’il fut capable de mener deux mille hommes à la guerre. En aucune façon, disoit le maréchal de Vauban, qui sentoit d’autant mieux la force du génie de Cesar, que lui-même il en avoit beaucoup. Cesar auroit appris en moins de six mois tout ce que nous sçavons, et dès qu’il auroit eu connu nos armes, dès qu’il auroit eu connu, pour s’expliquer ainsi, la nature de nos traits et celle de nos boucliers, son génie en sçauroit faire des usages dont peut-être nous ne nous avisons point. Quoique l’art de la peinture renferme aujourd’hui une infinité d’observations et de connoissances qu’il ne renfermoit pas encore du temps de Raphaël, nous ne voïons pas cependant que nos peintres égalent cet aimable génie. Ainsi, supposé que nous sçachions quelque chose dans l’art de disposer