Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/473

Cette page n’a pas encore été corrigée

puis alléguer des preuves positives de ma proposition. Je puis faire voir que les recherches méthodiques n’ont eu aucune part aux quatre découvertes qui ont le plus contribué à donner à notre siecle la superiorité qu’il peut avoir sur les siecles antérieurs, dans les sciences naturelles. Ces quatre découvertes, sçavoir, la connoissance de la pesanteur de l’air, la boussole, l’imprimerie et les lunettes d’approche sont dûës à l’expérience et au hazard. L’imprimerie, cet art si favorable à l’avancement de toutes les sciences, qui deviennent plus parfaites à mesure que les connoissances s’y multiplient, fut trouvée dans le quinziéme siecle, et près de deux cens ans avant que Monsieur Descartes, qui passe pour le pere de la nouvelle philosophie, eut fait part au public de ses méditations. On dispute sur le premier inventeur de l’imprimerie, mais personne n’en fait honneur à un philosophe. D’ailleurs, cet inventeur est venu en des temps où il pouvoit sçavoir tout au plus l’art de raisonner, tel qu’on l’enseignoit alors dans les écoles, art que les philosophes