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encore plus souvent. On vit plusieurs fois des clochers de Venise les armées ennemies, et Florence fut presque toujours en guerre, ou contre les Medicis qui la vouloient assujettir, ou contre les pisans qu’elle vouloit remettre sous le joug. Rome vit plus d’une fois des troupes ennemies ou suspectes dans ses murailles, et cette capitale des beaux arts, fut saccagée par les armes de l’empereur Charles-Quint, avec autant de barbarie que le seroit une ville prise d’assaut par les turcs. Ce fut précisément durant ces trente-quatre années que les lettres et les arts firent en Italie ces progrez qui semblent encore prodigieux aujourd’hui. Depuis la derniere révolution de l’état de Florence jusqu’à la fin du seiziéme siecle, le repos de l’Italie ne fut interrompu que par des guerres de frontiere ou de courte durée. Aucune de ses grandes villes ne fut saccagée, et il n’arriva plus de révolutions violentes dans les cinq états principaux qui la partagent presque entr’eux. Les allemands ni les françois n’y firent plus d’invasion, si l’on en excepte l’expedition du duc de Guise à Naples sous Paul Iv laquelle fut plûtôt une course