Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le Nord reçut aussi quelques raïons de cette influence. Albert Durer, Holbeins et Lucas de Leyde peignirent infiniment mieux qu’on ne l’avoit fait encore dans leur païs. On conserve dans le cabinet de la bibliotheque de Basle, plusieurs tableaux d’Holbeins, et deux de ces tableaux mettent bien en évidence le progrès surprenant que la peinture faisoit par tout où il y avoit des sujets capables d’être peintres. Le premier de ces tableaux, qu’une inscription mise au bas apprend avoir été fait en 1516 représente un maître d’école qui montre à lire à des enfans. Il a tous les défauts que nous avons reprochez aux ouvrages de peinture faits avant Raphaël. Le second tableau, que son inscription apprend avoir été fait en mil cinq cens vingt et un, et qui représente une descente de croix est dans le bon goût. Holbeins avoit vû de nouveaux tableaux et il en avoit profité, ainsi que Raphaël profita en voïant l’ouvrage de Michel-Ange. Le rétable d’autel, qui représente en huit tableaux séparez les principaux évenemens de la passion, et qu’on conserve à l’hôtel-de-ville de Basle, doit avoir été peint par Holbeins avant