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valeur des sons, la combinaison des syllabes ; l’arrangement des mots propres à produire de certains effets, ni le rithme qui peut resulter de la composition des phrases. Ceux de nos écrivains qui voudroient tenter de faire quelque chose d’approchant de ce que faisoient les latins, ne seroient point aidez par aucune recherche méthodique déja faite sur cette matiere. Leur unique ressource seroit de consulter l’oreille ; mais la meilleure oreille ne suffit pas toûjours, principalement lorsque pour parler ainsi, on ne l’a point cultivée. Pour réüssir certainement dans ces tentatives, il faudroit avoir des regles établies qu’on pût consulter dans la chaleur de la composition, ou du moins il faudroit avoir fait d’avance plusieurs reflexions en conséquence desquelles on eut établi quelques maximes. Les anciens avoient cultivé avec soin leur terrain. Ils étoient encouragez par sa fertilité. Ceux qui seront curieux de voir dans quels détails les anciens étoient entrez sur cette matiere, et jusques à quel point ils avoient porté leurs vûës, peuvent lire le quatriéme chapitre du neuviéme livre de Quintilien, l’orateur de Ciceron et ce que Longin a écrit du choix des mots, du