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dit Paterculus, en parlant d’Oreste. Deux nations voisines de la nôtre font encore monter sur le théatre des souverains morts depuis cent ans ou environ. Elles y traitent des évenemens tragiques arrivez dans leur propre païs depuis un siecle. Peut-être est-ce qu’elles n’ont point encore une juste idée de la dignité de la scene tragique : peut-être entre-t-il aussi dans leurs vûës quelque trait de la politique athenienne. La tragedie flamande, dont le sujet est le fameux siege de Leyde que les espagnols leverent durant les premieres guerres des Païs-Bas, et laquelle, suivant la fondation d’un citoïen de cette ville, s’y répresente encore toutes les années dans le mois où l’évenement arriva, est pleine des maximes et des sentences contre les rois et contre leurs ministres qui pouvoient être à la mode dans Rome après l’expulsion des tarquins. Jamais aucun tragique grec ne tâcha de rendre les souverains odieux autant que mylord comte de Rochester l’a voulu faire dans sa tragedie de Valentinien. Ce n’a point été certainement par un