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des Bourguignons, le dessein de secoüer, dès que l’occasion s’en présenteroit, le joug dangereux de tous les ariens.

Le témoignage de Gregoire De Tours que je vais rapporter, montrera bien que les Romains des Gaules pensoient alors, comme je viens de les faire penser, et qu’ils aimoient mieux être sous le pouvoir de Clovis encore payen, que sous celui de Gondebaud arien. Je dois même suivant l’ordre chronologique faire lire ici ce témoignage de Gregoire De Tours, puisque l’évenement à l’occasion duquel il le rend, arriva la premiere ou la seconde année du regne de Clovis. Nous avons vû que ce prince étoit monté sur le trône en quatre cens quatre-vingt-un, et le fait qu’on va lire arriva dans le tems de la mort de Sidonius Apollinaris dixiéme évêque de l’Auvergne, décedé en quatre cens quatre vingt-deux.

Gregoire De Tours parlant des cabales et des brigues ausquelles donnoit lieu la vacance du siége épiscopal de l’Auvergne arrivée par la mort de Sidonius, dit : » Ce Saint avoit prédit lui-même avant que de mourir, qu’il auroit pour son successeur immédiat Aprunculus qui étoit actuellement Evêque de Langres. Il y avoit si peu d’apparence à cet évenement, que ceux qui entendirent la prédiction de Sidonius, crurent que leur Évêque n’avoit plus l’usage de la raison. Dès qu’il eut les yeux fermés, les ambitieux qui prétendoient à l’Episcopat se mirent en possession des biens de l’Eglise par voye de fait. » Ils en furent punis miraculeusement, & notre Historien, après avoir raconté leur châtiment, ajoûte : » Qu’arrive-t-il cependant ? Le nom des Francs faisoit déja beaucoup de bruit dans tous les pays voisins de Langres, & chacun y souhaitoit avec une passion incroyable de passer sous leur domination. Cette inclination gé-