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mariage de Childéric avec Basine, et de la naissance de Clovis qu’il écrit. » En ce tems-là, les Romains tenoient les pays qui sont entre les rives du Rhin & celles de la Loire, & le principal d’entr’eux, étoit Egidius. Les Gots s’étoient rendus maîtres des Contrées qui sont au-delà du dernier de ces Fleuves. Ils avoient Alaric pour Roi. Les Bourguignons qui étoient Ariens aussi-bien que les Gots, & sur lesquels regnoit alors Gondebaud, avoient aussi-bien que ces Gots, leurs quartiers sur le Rhône. Ils s’étendoient jusques à la Cité de Lyon & aux Villes voisines. »

En rapportant ce plan, comme le rapporte Hincmar, aux tems de Childéric, de Clovis et de Gondebaud et d’Alaric, c’est-à-dire, aux tems qui se sont écoulés posterieurement au rétablissement de Childéric, et jusques à l’agrandissement de Clovis, on ne trouve point dans notre histoire les difficultés qu’on y rencontre, quand on veut qu’il soit relatif aux tems de Clodion. On applanit toutes ces difficultés qui font un des plus grands embarras de nos annalistes modernes. L’objection qu’on peut faire sur ce que dit Hincmar d’Egidius, mort avant les conquêtes d’Euric que ce plan suppose déja faites dès-lors, n’est pas sans réponse. Ce n’est point à une seule année que ce plan est relatif, mais à plusieurs. Il est relatif à l’état où se trouverent les Gaules après la pacification qui mit fin aux guerres commencées quand Egidius vivoit encore. D’ailleurs il se peut faire qu’Hincmar ait entendu parler ici de Syagrius le fils d’Egidius. Ce fils qui étoit de la nation Romaine, pouvoit bien porter le même nom propre que son pere, quoiqu’on le désignât ordinairement par le nom de sa famille, qui étoit celui de Syagrius .

Quelles étoient du côté de l’Orient les bornes de la partie des Gaules demeurée Romaine, c’est-à-dire, de celle où les barbares confédérés n’avoient point des quartiers qui les en rendissent les veritables maîtres ? Je ne le sçais pas precisément. Procope dit dans un passage rapporté quelques pages plus haut, que tant que l’empire d’Occident subsista, son pouvoir fut toujours reconnu jusques sur les bords du Rhin. On voit aussi dans