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me nous l’avons vû, étoit mort en quatre cens soixante et seize. Il avoit laissé ses états à son fils Honoric ou Huneric, et Huneric qui avoit épousé une fille de Valentinien III n’avoit point autant d’aversion pour les Romains qu’en avoit son pere. Ce qui est très-certain, c’est que postérieurement à l’occupation de l’Auvergne par les Visigots, il y eut un traité de paix ou de tréve conclu entre les Visigots d’un côté, et les Bourguignons et leurs amis ou alliés de l’autre ; et que les Gaules en conséquence de cet accord joüirent durant plusieurs années d’une espece de calme.


LIVRE 3 CHAPITRE 15

CHAPITRE XV.

De ce qu’il est possible de sçavoir concernant la suspension d’armes concluë dans les Gaules, vers l’année quatre cens soixante et dix-huit. Discrétion de Sidonius Apollinaris en écrivant les Lettres où il en dit quelque chose. Que les Francs furent compris dans le traité. Anarchie dans les Provinces obéïssantes des Gaules. Etat général des Gaules en ces tems-là, & comment elles étoient partagées entre les Romains et les Barbares qui s’y étoient cantonnés.


Aucun de ceux des monumens litteraires du cinquiéme siecle qui sont venus jusqu’au dix-huitiéme, ne nous donne ni le contenu, ni la date précise de l’accord dont il est ici question. Tout ce qu’on peut tirer de ces monumens, c’est qu’il fut conclu quelque tems après qu’Euric eût fait avec Julius Nepos le traité dont nous avons tant parlé, et qu’il se fut rendu maître de l’Auvergne. Cela paroît certain en lisant les lettres de Sidonius, dont nous allons rapporter des extraits, et qu’il a écrites ou durant son exil ou immédiatement après son rappel. Ainsi les apparences sont que l’accord dont nous sommes en peine, soit qu’il ait été un traité de paix, soit qu’il n’ait été qu’un traité de tréve, ou même une simple suspension d’armes qu’il fallût renouveller toutes les années, aura été conclu vers la fin de l’année quatre cens soixante et dix-sept. Les Romains des Gaules auront envoyé à Constantinople les ambassadeurs dont nous avons parlé, pour y proposer à Zenon de faire la