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France et d’Espagne, lui qui n’étoit vassal d’aucune de ces couronnes, à l’égard desquelles, il étoit un souverain étranger et pleinement indépendant.

Je reviens au prince qui a donné lieu à la digression que nous venons de faire, à Chilpéric roi des Bourguignons, et maître de la milice dans le département des Gaules en quatre cens soixante et treize. Nous avons fait lire ce que Sidonius écrivit à son parent Apollinaris, concernant les rapports qu’on avoit faits contre lui à Chilpéric ; mais nous ne sçaurions faire lire la réponse que cet Apollinaris fit à notre lettre. Le recuëil des épîtres de l’évêque de Clermont ne contient que celles qu’il a écrites lui-même. Malheureusement pour nous, on n’y trouve point les lettres écrites à l’auteur, comme on les trouve dans quelques-uns des recueils que les modernes ont faits des lettres des ministres, ou des sçavans des deux derniers siecles. Tout ce que je puis donc faire ici, c’est de donner le fragment d’une autre lettre de Sidonius dans laquelle il parle encore de l’incident dont il est question, et où il nous apprend aussi que les Bourguignons étoient déja maîtres dès lors de la premiere des Lyonoises. Elle est écrite à Thaumastus frere d’Apollinaris, et voici ce qu’elle contient : » Je suis bien trompé, si je n’ai enfin découvert les délateurs qui ont dénoncé votre frere à notre Tétrarque & qui l’accusent d’être fauteur du parti du nouvel Empereur. Ce sont ces mêmes Romains qui font encore plus de mal aux Gaules que tous les Barbares qui s’y sont cantonnés. Ce sont ces hommes qui ont trouvé l’art de se rendre redoutables aux principaux Citoyens, & qui ne cessent de calomnier, de menacer, & de piller. » Sidonius reproche ensuite à ces mauvais citoyens tout ce que l’histoire du haut empire reproche