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louse et Bordeaux en étoient deux. Quelles étoient les cinq autres ? Les cités qui sont adjacentes à ces deux-là de quelque province de la Gaule que ce fût, qu’elles fissent partie. On aura donc attribué à nos sept cités le nom de Septimanie par un motif à peu près semblable à celui qui avoit fait donner en droit public le nom des sept provinces à ces sept provinces des Gaules dont nous avons parlé à l’occasion de l’édit rendu par Honorius en l’année quatre cens dix-huit. Ainsi Sidonius aura écrit dans l’intention de donner une juste idée de l’envie qu’avoient les Visigots d’être maîtres de l’Auvergne, que pour y avoir des quartiers, ils étoient prêts, à ce qu’il leur plaisoit de dire, d’évacuer et de rendre leurs premiers quartiers. Quoique certainement la proposition ne fût point faite sérieusement, et qu’elle ne fût qu’un simple discours, elle aidoit néanmoins à faire voir que les Visigots avoient une extrême envie de posseder l’Auvergne. On se sera accoutumé dès le tems de Sidonius à dire la Septimanie, pour dire le païs tenu par les Visigots, ce qui aura été cause que dans la suite on aura donné ce nom à d’autres païs qu’à celui qui l’avoit porté d’abord : mais toujours relativement à sa premiere acception, c’est-à-dire, parce que ces païs-là étoient tenus par les Visigots.

Sidonius parle encore du projet d’Euric dans une lettre écrite lorsque ce prince l’executoit déja et qu’il étendoit chaque jour ses conquêtes. Elle est adressée à saint Mammert évêque de Vienne, qui venoit d’instituer des prieres solemnelles, pour demander à Dieu de préserver les fidéles des fléaux dont ils étoient menacés. Ces prieres sont les mêmes qui se font encore aujourd’hui toutes les années en France sous le nom de Rogations.

» Les Visigots, dit-on, c’est Sidonius qui parle, sont entrés hostilement dans des pays, qui jusqu’ici n’ont pas encore eu d’autre maître que l’Empereur. Nous autres pauvres Auvergnats, nous sommes toujours les premiers exposés en pareils cas. Ces Barbares ont interêt de nous subjuguer, & nous sommes outre cela l’objet de leur aversion. Comme ils sont Ariens, ils pensent que ce soit l’Auvergne qui par