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qui leur avoient été faites par les Empereurs, veulent encore étendre leur pouvoir, qui dérange entierement l’ordre public par tout où il s’établit, jusqu’aux rives du Rhône, & jusqu’à celles de la Loire ; nous ne sçaurions faire mieux que d’avoir recours à vous. La considération où vous êtes auprès des Romains, & auprès des Visigots, engagera les premiers à refuser ce qu’ils ne doivent point accorder, & les seconds à ne point tant insister sur celles de leurs demandes qu’on aura refusées avec justice. »

La Maison Avita étoit alors une des plus considérables des Gaules, et ceux qui portoient ce nom, devoient avoir du crédit auprès des Visigots. On a vû l’amitié que Theodoric I dont la mémoire étoit en véneration parmi eux, avoit pour l’empereur Avitus.

Il s’en faut beaucoup que les auteurs modernes soient d’accord entr’eux sur ce que signifie dans la lettre qui vient d’être extraite, le terme de Septimanie . Suivant mon opinion, l’opposition où l’on les voit, vient de ce que Sidonius et les écrivains qui l’ont suivi immédiatement, ont donné le nom de Septimanie, qui a été d’abord comme la dénomination de Gaules ulterieures et de Gaules ulterieures , un nom que le gouvernement ne reconnoissoit point et dont il ne se servoit pas, à des cités differentes.

Ils s’en sont servis pour désigner tantôt une certaine portion des Gaules, et tantôt une autre. Je n’entreprendrai point d’accorder nos auteurs modernes, et ce qui suffit en traitant la matiere que je traite, je me contenterai d’observer que dans le passage que je viens de rapporter, Septimanie signifie certainement les quartiers que Constance, mort collegue de l’empereur Honorius, assigna dans les Gaules aux Visigots à leur retour d’Espagne en l’année quatre cens dix-neuf. On aura donné dans le langage ordinaire, au païs compris dans ces quartiers le nom de Septimanie, parce qu’il renfermoit suivant l’apparence, sept cités qui n’étoient pas toutes de la même province. Comme ces cités composoient à certains égards un nouveau corps politique, il aura bien fallu lui trouver une dénomination, un nom par lequel on pût lorsqu’on avoit à en parler, le désigner, sans être obligé d’avoir recours à des circonlocutions. Quelles étoient nos cités ? Nous avons vû en parlant de cet évenement dans notre livre second, que Tou-