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tres villes de la troisiéme Lyonoise et le pays qui s’appelle aujourd’hui la basse-Provence.

Comme nous trouvons en lisant l’histoire des tems subsequents à la mort d’Egidius, que l’autorité imperiale étoit en ces tems-là, rétablie dans les Gaules, il faut croire que la mort prématurée d’Egidius, qu’on peut regarder comme un coup de Ricimer, y fit cesser les troubles et la guerre civile. Egidius n’étant plus en vie, les Romains de son parti et leurs alliés auront reconnu après quelques négociations l’empereur Severus, et par-là ils auront fait leur paix avec les Visigots, qui n’avoient tiré l’épée, disoient-ils, que pour le service de ce prince.

Quel fut le successeur d’Egidius dans l’emploi de maître de la milice ? L’histoire ne le dit point positivement. Suivant le cours ordinaire des affaires d’Etat on aura mis en pleine possession de cet emploi Arborius, qui l’exerçoit déja en Espagne en qualité de successeur légitime de ce Nepotianus que Majorien avoit destitué pour installer à sa place Egidius. On aura fait patrice Gunderic roi des Bourguignons, que le pape Hilaire qualifie de maître de la milice dans une lettre écrite du vivant d’Egidius, et de laquelle nous avons parlé ci-dessus. Peut-être aussi Gunderic fut-il le successeur d’Egidius seulement dans les Gaules, tandis qu’Arborius continuoit d’exercer les fonctions de maître de la milice, dans l’Espagne.

Quelques auteurs modernes ont cru qu’après la mort d’Egidius la dignité de maître de l’une et de l’autre milice dans le diocèse de la préfecture des Gaules, avoit été conferée à son fils Syagrius. Cependant nous verrons dans la suite que Syagrius n’a jamais été maître de la milice dans le département de la préfecture des Gaules et qu’il ne succeda à son pere que dans l’emploi de comte ou de gouverneur particulier de la cité de Soissons, qu’Egidius avoit toujours gardé quoiqu’il fût revêtu d’une dignité bien superieure à cet emploi. D’autres écrivains ont cru que le comte Paulus dont il est parlé dans Gregoire de Tours, à l’occasion d’un évenement arrivé vers l’année quatre cens soixante et douze, comme d’un des chefs des troupes Romaines, avoit été le successeur d’Egidius dans l’emploi de maître de la milice ; mais je pense qu’ils se trompent aussi, parce que Gregoire de Tours en parlant de cet évenement où Paulus fut tué, ne le qualifie que de comte. Or vouloir que Gregoire de Tours se soit trompé et qu’il ait par