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cours préliminaire dit que cet historien en usoit dans la narration des évenemens arrivés avant le baptême de Clovis, c’est-à-dire, en citant plûtôt ces évenemens, qu’en les racontant avec quelques détails. Voici le commencement de ce dix-huitiéme chapitre.

» Pour reprendre le fil de l’Histoire, Childéric se trouva aux combats qui se donnerent dans l’Orleanois. Audoagrius & ses Saxons débarquerent près d’Angers. Les maladies firent perir une grande partie du Peuple. Egidius mourut, & il laissa un fils qui s’appelloit Syagrius. Après la mort d’Egidius, Audoagrius reçut des otages de la Cité d’Angers & de plusieurs autres. » Nous rapporterons dans la suite le reste de ce passage. Expliquons ce qui vient d’en être traduit.

Il est rendu certain par ce qu’on vient de lire, que les combats donnés auprès d’Orleans et la descente d’Audoagrius en Anjou sont des évenemens arrivés entre le rétablissement de Childéric et la mort d’Egidius, c’est-à-dire, entre l’année quatre cens soixante et deux et l’année quatre cens soixante et quatre, qui, comme on va le voir, est suivant Idace, l’année où mourut Egidius. D’un autre côté il est constant par la cronique d’Idace et par les fastes de Marius Aventicensis que ce fut en quatre cens soixante et trois qu’Egidius gagna aux portes d’Orleans la bataille où les Visigots et ceux qui les avoient joints, c’est-à-dire, les Alains établis sur la Loire, furent défaits à plate couture. Ainsi le tems et le lieu où se donna cette bataille font croire que c’est d’elle dont Gregoire de Tours entend parler, lorsqu’il écrit : Pour reprendre le fil de l’histoire, Childéric se trouva aux combats donnés dans l’Orleanois.

Il est donc sensible par le récit d’Idace, par celui de Marius comme par celui de Gregoire de Tours confrontés ensemble et éclaircis l’un par l’autre ; que Fredéric s’étoit avancé jusques dans les quartiers des Alains ; qu’il y avoit été joint par ces barbares, et qu’il prétendoit se rendre maître d’Orleans à la faveur de la diversion que les Saxons devoient faire, mais que son armée après plusieurs rencontres, fut enfin taillée en pieces par Egidius et par Childéric, dans une bataille rangée. Les Visigots auront ensuite regagné leurs quartiers le mieux qu’ils au-