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Tours, qu’on apprit la délivrance de cette ville dont le pont de bateaux impose, pour ainsi dire, le joug au Rhône fleuve si rapide, en joignant ensemble quatre rives, par une voye militaire non interrompuë, & sur laquelle toute flotante qu’elle est, on ne laisse pas de marcher à pied sec. On peut de-là voir au-dessous de soi, les vaisseaux qui remontent le Rhône jusqu’à ce pont. »

Quand nous en serons au siege mis par les Francs devant Arles en l’année cinq cens huit, nous rapporterons la description que Cassiodore fait du pont qu’elle avoit sur le Rhône, et à l’aide duquel quatre rives communiquoient ensemble, parce que ce pont servoit à passer les deux bras dans lesquels le Rhône se partage auprès d’Arles.

Comme Gregoire de Tours et Paulin ne donnent point la date du siege qu’Egidius soutint dans Arles, il nous reste encore à exposer les raisons qui autorisent à le placer dans l’année quatre cens soixante et deux. Les voici. Il est certain qu’en l’année quatre cens cinquante-cinq, les Visigots n’avoient encore depuis leur rétablissement dans les Gaules, assiegé la ville d’Arles qu’une seule fois, ce qui arriva dans l’année quatre cens vingt-cinq. Les fastes et la cronique de Prosper ne finissent qu’à l’année quatre cens cinquante-cinq, et cependant ces deux ouvrages ne font mention que d’un seul siege d’Arles par les Visigots, celui qu’ils mirent devant cette ville en quatre cens vingt-cinq, celui qu’Aetius fit lever, et dont nous avons parlé ci-dessus. Si les Visigots eussent assiegé Arles une autre fois dans le tems qui s’est écoulé depuis l’année quatre cens vingt-cinq, jusqu’en quatre cens cinquante-cinq, Prosper auroit fait mention de cet autre siege, lui qui résidoit dans un lieu assez voisin d’Arles. Or le siege mis devant Arles par les Visigots en quatre cens vingt-cinq, ne sçauroit être le siege dont parlent Paulin de Perigueux et Gregoire de Tours dans les passages qui viennent d’être rapportés. En premier lieu, ces auteurs supposent que la défense de la ville assiegée roulât principalement sur Egidius, et probablement ce Romain étoit encore trop jeune en quatre cens vingt-cinq pour qu’on lui eût confié le gouvernement d’une place d’une aussi grande importance. Il paroît qu’Egidius étoit du même âge que Majorien