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avons dit aussi de quelle importance il étoit pour les Visigots de la prendre. Ainsi l’on peut croire que le premier projet que fit Theodoric II dès qu’il se vit en guerre avec les Romains des Gaules, fut celui de s’emparer de cette ville, et que le soin le plus pressant qu’eut Egidius fut celui de la bien garder. En effet, il s’y jetta lui-même, apparemment faute de pouvoir faire mieux. Tout ce que nous sçavons concernant le siege que les Visigots mirent alors devant Arles, c’est qu’ils furent obligés à le lever, sans qu’il y eût en campagne, aucune armée qui fût en état de secourir la place, mais uniquement parce que la brave résistance des assiegés avoit rebuté les assiegeans. " » Egidius, dit Gregoire de Tours, se trouvant enfermé dans une place que les assiégeans avoient enveloppée de maniere qu’elle ne pouvoit être secouruë, il fur délivré par l’intercession de saint Martin à laquelle il avoit eu recours. Les ennemis se retirent avec précipitation. Un Energumene dit tout haut dans l’Eglise bâtie sur le tombeau de ce Saint, & à l’heure même qu’ils levoient le siege : Dieu accorde dans ce moment la délivrance d’Egidius aux prieres de S. Martin. »

Il est vrai que Gregoire de Tours ne dit point le nom de la ville dans laquelle Egidius avoit été assiegé, mais Paulin de Perigueux qui raconte aussi la délivrance miraculeuse d’Egidius assiegé dans une place entourée de lignes de circonvallation, qu’il n’étoit pas possible de forcer, désigne si bien Arles en racontant cet évenement, qu’on ne sçauroit douter qu’elle ne soit la ville dont il s’agit, et que les ennemis qui l’attaquoient ne fussent les Visigots. Il n’y avoit qu’eux alors qui fussent à portée de mettre le siege devant Arles. » C’est ainsi, dit Paulin après avoir raconté les mêmes choses que Gregoire de