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Il ne qualifie point Egidius autrement, et cela en parlant d’évenemens arrivés quand Egidius étoit déja maître de la milice depuis long-tems. Je rapporterai à quelques pages d’ici les passages d’Idace qui font foi de ce que j’avance. Mais la dignité de maître de la milice ayant été partagée en deux, Egidius n’exerçoit pas en Espagne l’emploi de maître de la milice, et c’étoit dans cette province qu’Idace avoit son évêché et qu’il écrivoit. Ce fut Nepotianus et dans la suite ce fut son successeur Arborius qui pour lors exercerent dans cette grande province l’emploi de maître de la milice. Aussi avons-nous vû qu’Idace donnoit encore à Népotianus le titre de maître de la milice, dans un tems postérieur à la conclusion de la paix entre Majorien et les Visigots et par conséquent quand il y avoit déja plus d’un an qu’Egidius avoit été fait maître de la milice par Majorien, puisqu’Egidius l’étoit déja quand ce prince vint à Lyon. Theodoric aura cru dans la suite qu’il ne pouvoit plus, dès qu’il avoit la guerre contre les Romains des Gaules, compter sur Nepotianus créature d’Avitus, et il l’aura fait déposer par Severus, qui aura encore sur la recommandation de Theodoric, nommé Arborius à la place vacante. Nous parlerons dans la suite d’Arborius. Quant à Nepotianus je ne sçai de lui que ce que j’en ai dit, quoique cependant il dût être un homme de grande considération par lui-même, puisque le tems de sa mort arrivée après sa destitution et vers quatre cens soixante et trois, se trouve marquée comme un évenement mémorable, dans la cronique d’Idace, toute succincte qu’elle est.

Une guerre qui se faisoit dans un pays tel que les Gaules, entre des peuples aussi belliqueux que ceux qui venoient de prendre les armes les uns contre les autres, a dû être féconde en grands évenemens dès la premiere campagne. Cependant de tous ceux qui ont dû arriver, en quatre cens soixante et deux, nous ne connoissons que le siege d’Arles et la prise de Narbonne par les Visigots. On a déja dit plus d’une fois d’où procedoit notre ignorance sur ces matieres-là.

En parlant du siege mis devant Arles par le roi Theodoric I j’ai tâché d’expliquer de quelle importance il étoit pour les Romains de conserver cette place alors la capitale des Gaules, et qui rendoit maître d’un pont construit sur le bas-Rhône. Nous