Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/547

Cette page n’a pas encore été corrigée

tre la Milice, de l’intrusion d’un évêque sur le siege de Die. Ainsi Gunderic doit avoir été maître de la milice avant la mort d’Egidius.

Severus et Ricimer auront encore porté l’Agrippinus dont nous allons parler, et les autres officiers Romains employés dans les Gaules, et sur lesquels ils avoient quelque credit, à se ranger du côté des Visigots. La suite de l’histoire fait même croire que la peuplade d’Alains établie sur la Loire et dont les hostilités avoient obligé Majorien à se mettre en chemin pour revenir en-deça des Alpes, prit aussi dans cette conjoncture le parti des Visigots. Ainsi Egidius pour opposer des alliés à ses ennemis aura recherché les autres puissances des Gaules, et il leur aura representé l’interêt qu’elles avoient d’empêcher que les Visigots qui étoient déja plus puissans qu’aucune d’elles en particulier, ne s’agrandîssent encore. Egidius né Gaulois, et pour lors l’honneur de son pays, n’aura point eu de peine à obtenir des Armoriques qu’ils se confédérassent avec lui. La situation où étoit au commencement de l’année quatre cens soixante et deux l’intérieur des Gaules, suffiroit seule donc pour faire paroître vraisemblable le plan que je donne de la ligue et de la contre-ligue qui s’y firent alors, mais j’ose dire que le peu que nous sçavons concernant les évenemens de la guerre dont ces associations furent suivies, et que je rapporterai quand j’aurai raconté le rétablissement de Childéric, persuadera que ce plan est véritable.

Comme le rétablissement de Childéric se fit au plus tard au commencement de l’année quatre cens soixante et trois, ainsi que nous allons le faire voir : ne peut-on point penser qu’il ait été l’un des moyens qu’Egidius crut devoir employer pour s’assurer encore davantage des Francs Saliens dans les conjonctures fâcheuses, où il se trouvoit en quatre cens soixante et deux ? Egidius en donnant les mains ou même en procurant le rétablissement de ce prince, s’attachoit un jeune homme brave, courageux, roi d’une des plus puissantes tribus des Francs, et généralement estimé dans toute sa nation.

Gregoire de Tours immédiatement après le récit de la destitution de Childéric qu’on a lû ci-dessus ; ajoûte : « Il y